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6 décembre 2008 6 06 /12 /décembre /2008 16:54
Carnet "été 2007"


(attention, ce qui suit est de l'autofiction spéculative)


Christof, mannequin et DJ « trance-goa » à ses heures perdues, nous menait vers son nouveau lieu de « perdilection », comme il aimait à l'appeler, le « Vertical Parallel ». Un coin « smart et bon enfant » où nous pourrions trouver « pas mal de petits culs à défricher », puis tenta une allusion fort malheureuse au match de ce soir, balbutiant un « milieu offensif », un « fond de jeu », et un « percussion » dans un assemblage de phrases assez banal et premier degré. Il n'y connaissait vraisemblablement rien en football, et tentait piteusement de nous impressionner. C'était une certitude.


Le « Serpent » et moi étions plutôt partant pour une irrésistible virée lunaire et provinciale au « Galette saucisses », la nouvelle boîte tendance « bear straightedge » de Rennes. Un ami commun nous avait promis il y a fort longtemps que nous pourrions y voir « une bonne partie de l'effectif rennais, surtout les milieux de terrains », je doutais pourtant d'y retrouver un Etienne Didot entre-aperçu deux nuits avant le match contre St Etienne au « Galion », une bouteille de whisky au deux tiers entamée, dissertant avec Chilly Trondheim du dernier opus de « Modest Mouse », le premier reprochant au second son manque d'ouverture antifolk et des « comparaisons hors sujet avec les Smiths ».


Se sentant d'humeur « bitchy », le « Serpent » nous ramenait au stade, se mettant aussitôt à la recherche du chaînon manquant dans l'axe rennais, « un peu comme les hétéros quand ils font semblant de chercher l'amour dans ce genre d'endroit ».

Le carré VIP du Stade de la Route de Lorient résumait à lui seul le malaise rampant que tout joueur de L1 française pouvait éprouver de nos jours : une ambiance copieusement surfaite et assez troublante nous laissant à penser que le meilleur était déjà en dehors de nos frontières, un refus quasi-hystérique des formations à plus d'un attaquant de pointe, le tout associé à la playlist douteuse du DJ du stade, qui nous gratifia entre autres d'un Mika, des White Stripes ainsi que d'un groupe inconnu du « Serpent », mélange entre du « New Order sous acide » et « un groupe de reprise de Front 242 période No Comment ».

La soirée était définitivement morte et enterrée, il était 3h du matin, et déjà le lieu se vidait, la tristesse s'ajoutant au décevant nul de ce soir. Néanmoins, ça n'était pas perdu pour tout le monde. Le « Serpent » repartait au bras d'un jeune gardien du centre de formation de Lorient, « 16 ans maxi au compteur, le plus beau cul de la soirée ».


Quant à moi, je retournais à mon hôtel, il y avait en effet dès le lendemain un match décalé au Moustoir. Cette rencontre allait-elle enfin m'en apprendre plus sur moi-même ? Le « Serpent » avait pour ce genre d'occasion cette phrase toute faite : « les matchs, c'est comme les queues, il faut les prendre les uns après les autres ». Une analogie de plus.

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