Les polémiques n'ont pas tardé à se faire jour après l'arrivée sur le sol parisien du jeune entraineur, quant aux conditions de sa libération par les dirigeants bordelais.
Laurent Blanc est arrivé dimanche à l'aéroport de Orly (Val de Marne). Le technicien de 44 ans, retenu à Bordeaux depuis juillet 2007 pour avoir participé à des manifestations médiatiques pro-fédérales en décembre 2009, a pu quitter Bordeaux après un jugement le condamnant à rembourser sa dernière année de contrat.
Il a été reçu dans la foulée au Boulevard de Grenelle par le président Escalettes, qu'il a remercié pour avoir "défendu son honneur" et si bien gardé le secret durant les derniers mois. Le président, qui n'est apparu à aucun moment devant les photographes, a pour sa part tenu à remercier les présidents lyonnais et marseillais pour leur "rôle actif" dans ce dossier. Retour sur les interrogations soulevées par cette libération.
LIENS SUPPOSES DE LAURENT BLANC AVEC FRANCE 98
Selon Didier Deschamps – Dédé la Dèche de son pseudonyme –, ancien vice-sélectionneur de l'Equipe de France 1998, Laurent Blanc aurait "travaillé au profit de la Fédération Française de Football (FFF) pour collecter des informations qui étaient de nature de technico-tactiques, et faire de la figuration jusqu'à la fin de la saison en attendant qu'Escalettes l'appelle".
Interviewé sur une chaîne d'information ce dimanche, l'auteur du best seller Dix-Sept Ans sans titres et d'un doublé cette saison a laissé entendre que le nouveau sélectionneur serait "immatriculé à la FFF" - terme que se défend d'utiliser cette même Fédération. Selon Didier Deschamps, c'est "par patriotisme que Laurent Blanc aurait lui-même présenté sa candidature à la Fédération dès son arrivée à Bordeaux". Un engagement que les autorités locales auraient découvert, d'après lui, en scrutant sa correspondance, la liste de ses applications et ses pokes laissés sur Facebook
"Nous démentons formellement et catégoriquement les allégations selon lesquelles Laurent Blanc aurait lâché un club de Ligue 1 du sud de la France au profit de la Fédération, et a fortiori qu'il aurait été un jour employé par France 98", a déclaré un porte-parole de la FFF.
Interrogé un peu plus tôt dans la journée, le président de la Ligue Professionnelle (LFP), Frédéric Thiriez , ne s'était guère étendu sur les médiations de clubs tiers, mais ne résistait pas à la formule : "On en parlera plus tard. Mais vous connaissez cette phrase : 'la victoire a beaucoup de pères, la défaite est orpheline'". Chapeau bas.
SOUPCON D'ECHANGE
Autre polémique qui a précédé, elle, le retour de Laurent Blanc à Paris : un soupçon d'échange entre l'entraîneur de Bordeaux et le futur sélectionneur de l'équipe de France qui serait en fait une seule et même personne.
Les dirigeants bordelais Nicolas de Tavernost et Jean-Louis Triaud ont demandé à la Fédération de faire toute "la transparence" sur les "contreparties" qui ont présidé selon eux à la libération de Laurent Blanc. Le DTN du foot français, Gérard Houllier, a trouvé "extrêmement regrettables" les propos des dirigeants girondins.
Interrogé par NRJ , Rama Yade a assuré que la libération de Laurent Blanc de Bordeaux n'avait "aucun rapport" avec la nomination de Laurent Blanc à la tête de l'équipe de France. "Il n'y a eu aucune contrepartie". Cette version des faits a été confirmée par le porte-parole de la FFF, lui-même le tenant d'un cadre de la Fédération : "La libération de Laurent Blanc n'a rien à voir avec celle de Laurent Blanc", a-t-elle affirmé. Troublant.
Laurent Blanc, ex-entraineur des Girondins de Bordeaux, était officiellement accusé d'atteinte à la cohésion de l'effectif et du staff médical de son club, notamment pour avoir tenu des propos contradictoires lors de conférences de presse l'hiver dernier, après la confirmation contestée de Raymond Domenech à la tête de Bleus dans l'optique de la prochaine Coupe du monde en Afrique du Sud.
Le jeune homme avait été arrêté dans son processus de lobbying alors qu'il s'apprêtait à regagner Bordeaux. Il avait été libéré sous caution jusqu'à la fin du championnat de Ligue 1, avec obligation d'assurer une place européenne à son club.
Le porte-parole de la FFF a pour sa part indiqué qu'"après l'épreuve qu'il a traversé, Laurent Blanc mérite le réconfort et la tranquilité auprès des siens". Il a appelé les "auteurs de ces déclarations inacceptables" à respecter l'un et l'autre, ainsi que les valeurs intrinsèques de l'équipe de France.
Même si cette affaire reste au final assez classique (voire simpliste), il eut été bien venu que notre ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux , se penchât sur celle-ci au lieu de signer à tout-va des arrêtés d'expulsion pour tout ce que notre pays compte d'assassins iraniens sur son territoire.
Une piste sérieuse à creuser pour Aravane Rezai à une semaine de Roland-Garros ? (quadruple private joke)
Rigolax : "grève des fossoyeurs parisiens sur les salaires et les horaires". Antoine Kombouaré , Mevlut Erding et Younousse Sankharé pas inquiétés.